L'austérité et le

travail

Compressions en assurance-emploi

Le gouvernement Harper a récemment diminué considérablement les prestations d'assurance-emploi, en plus d'obliger les gens en recherche d'emploi à accepter un salaire inférieur à leur ancienne rémunération. Les critères d’éligibilité ont changé, rendant le régime moins accessible; de plus, le refus d'un quelconque emploi entraînera le retrait des prestations — et ce, même si le refus est motivé par un départ de la région ou par une grossesse.

Cette obligation de travailler a un effet de nivellement par le bas: les salaires chutent, et les conditions de travail se détériorent. Ces mesures ne sortent pas les gens de la pauvreté: elles les y enferment, et tout cela pour faire plaisir aux grandes entreprises.

[Nous voulons] nous assurer que les McDonalds de ce monde ne soient pas obligés de faire venir des travailleurs temporaires étrangers pour faire un travail que des Canadiens sur l'assurance-chômage peuvent faire.
Diane Finley, Ministre du travail (PCC)

Fragilisation des retraites

L'austérité budgétaire est souvent justifiée en prétendant que le vieillissement de la population entraînera des dépenses importantes qu'il faudra être capable d'assumer. Cependant, l'État semble se préoccuper bien peu de la qualité de vie des futur-e-s retraité-e-s.

En effet, dans leur dernier budget fédéral, les conservateurs ont repoussé l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, mesure qui prendra effet à partir de 2023. De plus, ils priorisent systématiquement les régimes de retraite privés (comme les REER) où seul le travailleur ou la travailleuse cotise, faisant ainsi profiter le secteur financier. Finalement, il faut rappeler que selon la logique de l'utilisateur-payeur, les retraité-e-s devront payer l’accès aux services publics (notamment de santé) de leur propre poche.


Une précarité d'emploi plus forte pour les femmes

70% des emplois à temps partiel au Canada sont occupés par des femmes. Celles-ci ont bien souvent des emplois moins stables, moins glorifiés et plus informels que les hommes, faisant en sorte qu'elles sont touchées beaucoup plus durement par les mesures attaquant l'emploi comme la réforme de l'assurance-chômage du gouvernement Harper. Elles représentent également la majorité des travailleuses et travailleurs des service publics, qui sont les premiers/ères à être touché-e-s par les coupes.


Briser les syndicats

Au Canada, les travailleurs et travailleuses en milieu syndiqué paient une petite cotisation à partir de leur salaire pour financer leur syndicat, qui défend leurs conditions de travail et leurs salaires.

Cependant, s'inspirant de la législation de 24 états américains, le gouvernement Harper joue avec l'idée d'implanter des lois de «right-to-work» (droit au travail), qui mettraient fin aux cotisations automatiques et permettraient aux travailleurs et travailleuses d'obtenir les avantages négociés par le syndicat sans le financer.

Évidemment, ces lois causent rapidement la perte de financement syndical, ce qui a des conséquences tangibles: dans les états «right-to-work», le nombre d'accidents mortels au travail est 53% plus élevé et le salaire moyen est inférieur. Si bien que même le président Obama critique ouvertement ces lois:

Vous savez, ces soi-disant lois de droit au travail n'ont rien à voir avec l'économie. Elles ont tout à voir avec la politique. Ce dont elles parlent vraiment, c'est de vous donner le droit de travailler pour moins d'argent.
Barack Obama